Joanne Turcotte est native de la grande ville de Montréal, malgré qu’elle soit une Saguenéenne dans l’âme ayant déménagé à Jonquière dès l’âge de 4 ans. Après des études universitaires à l’UQAC en informatique de gestion, elle a eu une carrière de 27 ans de services au sein d’Hydro-Québec de Chicoutimi et de Montréal et majoritairement dans le domaine de la sécurité des technologies de l’information.
Retraitée depuis 2017, elle peut concentrer ses énergies à ses passions artistiques dont l’écriture de livres, la danse flamenco et le dessin à l’aide d’une tablette électronique. Ses deux chiennes de race Parson Russell Terrier font aussi partie de sa grande passion pour les animaux.
Elle offre une animation jeunesse liée à sa collection « Soya et sa différence » ainsi qu’une conférence intitulée « Un enfant différent, c’est l’épreuve d’une vie ».
Quand as-tu décidé de publier ton premier roman ? Écris-tu depuis longtemps ?
Lorsque j’ai pris ma retraite en 2017, le premier item de ma « to do list » était de terminer mon histoire vécue que j’avais déjà commencé à écrire en 1992 soit après la naissance de mon fils lourdement handicapé. J’écris donc depuis 5 ans.
Qu’est-ce qui t’inspire les nombreuses aventures de Soya et sa différence ?
Premièrement, je trouve que les animaux ont une grande résilience face à l’adversité. C’est la raison pour laquelle Soya est une petite chienne à trois pattes. Et bien sûr, mon fils Jonathan est d’une grande inspiration pour moi.
Alors le but de cette collection est de dire aux jeunes enfants (4 à 8 ans) qu’on a tous une différence qu’elle soit physique ou autre. Et surtout que l’intimidation, c’est inacceptable et qu’il faut en parler à une personne de confiance si ça nous arrive.
Également, j’aborde le sujet de la peur et de l’anxiété dans Soya 3. Je dis aux enfants que c’est important d’apprivoiser ses peurs comme le chien Paco dans cette nouvelle histoire.
Tu es à la fois auteure et illustratrice de tes albums jeunesse. Pourrais-tu nous parler de ton processus de création ? Par exemple, t’arrive-t-il de créer une image avant le texte qui l’accompagne ?
Je commence toujours à concevoir les textes avant de débuter mes illustrations. Cependant, je me fais un croquis du personnage principal dans plusieurs positions pour être à l’aise lorsque j’illustre l’histoire.
Les histoires de Soya et sa différence sont toutes pourvues d’une réalité augmentée, c’est à dire d’une version interactive disponible grâce à l’application mobile Artivive. Comment as-tu eu l’idée d’agrémenter tes albums de cette technologie ? Est-ce difficile de créer ces animations ?
L’idée m’est venue par ma participation à un projet de recherche et développement sur la réalité augmentée (RA) piloté par l’Association des auteurs des Laurentides (AAL). Mon livre « Le sceau du destin » a été sélectionné pour concevoir une RA à partir de la page couverture. Elle y est encore à ce jour.
C’est après ce projet que j’ai eu l’idée d’en ajouter sur quelques pages de ma collection « Soya et sa différence », mais pas sur toutes les illustrations, car le but d’un livre est que les enfants apprennent à lire et aime ça. Mes RA sont un complément interactif à l’histoire.
Étant informaticienne de métier, j’aime et j’ai une facilité à utiliser des logiciels et des applications diverses. Ce n’est pas si facile que ça. Il faut vouloir y mettre beaucoup du temps de travail à apprendre l’utilisation des logiciels, concevoir les animations à partir de ses dessins, faire le montage, ajouter de l’audio, etc.
Qu’est-ce qui t’a amené à choisir la catégorie jeunesse ?
Premièrement, j’adore les enfants. J’aime leur franchise, leur curiosité et parfois, leur naïveté d’enfant. J’aime échanger avec eux, ils sont tellement intelligents. C’est pourquoi je conçois toujours une animation jeunesse associée à chacun des livres de Soya.
J’aime aussi le défi de leur passer un message dans leurs mots et dans leur monde d’enfants. Ce n’est pas facile.
Écrire des histoires destinées à un jeune public et évoquant des sujets aussi sensibles est-il difficile pour toi ?
En fait, ce qui est difficile, c’est de trouver les bons mots, les bons termes, le bon message à leur transmettre de manière qu’ils comprennent bien le sujet du livre. C’est ça pour moi le défi d’écrire pour un jeune public.
Chez toi, comment est ton espace d’écriture ? Comment t’installes-tu lorsqu’il est temps de rédiger tes histoires ?
J’ai un petit bureau positionné devant une porte patio. J’ai une vue du bois derrière la maison. C’est calme et j’adore. Je m’installe tôt le matin devant mon ordinateur et ma tablette accompagnée d’un bon café et j’attends l’inspiration en observant les oiseaux.
Travailles-tu actuellement sur de nouveaux projets ?
Bien sûr. J’en ai deux sur la planche à dessin soit Soya 4, dernier de la collection, et le tome 2 d’un roman pour les 12 ans et plus, le tome 1 étant déjà remis à mon éditrice.
Quel ouvrage littéraire t’a fait aimer ou découvrir la lecture ?
Aucune en particulier, mais il fut un temps ou la lecture était une manière magique de faire partie d’un autre monde, d’une autre vie, d’une nouvelle aventure. Je m’évadais dans un autre univers et j’aimais ça.
Quel conseil donnerais-tu à une personne ayant pour projet d’écrire son premier livre jeunesse ?
Le premier conseil est de bien cibler le groupe d’âge à qui on veut s’adresser. Il est aussi important d’utiliser des mots que les enfants comprendront facilement. On peut en ajouter quelques difficiles ci et là, mais pas trop.
Comment as-tu connu les Éditions Lo-Ély ?
J’ai connu l’auteure avant l’éditrice. On s’est rencontrées dans une activité de l’Association des auteurs des Laurentides à Tremblant. Par la suite, lorsque j’ai su que sa maison d’édition était chose faite, je lui ai fait parvenir mon Soya 1.