Entrevue de Danielle Charland – Auteure

Entrevue de Danielle Charland – Auteure

Danielle Charland habite la région des Laurentides. Elle a l’âge où s’accumulent les souvenirs et les histoires à raconter. Les enfants qu’elle côtoie tous les jours sont pour elle une grande source d’inspiration. Enseignante en première année, elle leur apprend à lire et à écrire depuis plus de trente ans.

 

Vous avez publié votre première œuvre aux Éditions Lo-Ély en 2022. Grâce à La main sur les yeux et sa suite Un trou dans le temps, vous vous êtes fait connaître pour vos romans traitant de sujets sensibles. Comment avez-vous choisi les thèmes que vous abordez dans vos livres pour adolescents ?

Le thème s’est installé de lui-même. L’adolescence peut être une transition difficile entre l’enfance et l’âge adulte. La quête d’identité : Qui suis-je ? Qui ai-je envie de devenir ? Quelles sont mes aspirations?  À cet âge où nous avons peu d’expérience de la vie, pas de recul, la quête d’identité peut être angoissante. Mais également, le mensonge dans : La main sur les yeux. Ce sujet n’est pas tant exploité dans les romans (du moins dans ceux que j’ai lus) et je trouvais intéressant d’explorer cette avenue; ce monde que Salomé s’est inventé.

Le 21 septembre prochain, une nouvelle histoire de votre plume sera présentée lors du grand gala d’automne des Éditions Lo-Ély. Pourriez-vous nous en révéler un peu plus sur Un caillou tombé du ciel ?

Un jour qu’il revient de l’école après un examen de mathématique raté, Hugo trouve un caillou qui brille d’un éclat différent. Après quelques recherches, il est persuadé qu’il a trouvé une météorite. La nuit, en rêve, le caillou lui dit qu’il est unique et qu’il possède des pouvoirs… Et, curieusement, depuis qu’il possède ce merveilleux caillou, la vie se met à changer pour lui. Ce qui allait mal se met à aller beaucoup mieux et même quelques-uns de ses rêves deviennent réalité. Est-ce qu’un caillou ou une rare météorite peut changer notre vie à ce point ?

Votre prochain roman cible un public très différent, les enfants de 8 à 12 ans. Qu’est-ce qui vous a motivée à faire ce changement de direction ?

Avant d’être publiée chez Lo-Ély, j’ai eu huit parutions en littérature jeunesse. Donc, Un caillou tombé du ciel est une façon de renouer avec un jeune public.

Quels défis avez-vous rencontrés en passant de l’écriture pour adolescents à l’écriture pour un public plus jeune ?

Je dirais que le défi fut « à l’inverse ». J’ai adoré faire ce passage ! La principale difficulté rencontrée en passant des petits aux plus vieux, fut d’aller davantage dans les détails (atmosphère, description, émotions…). En littérature jeunesse, on doit arriver vite au but.

Pensez-vous continuer à écrire pour ce public à l’avenir, ou retournerez-vous à l’écriture pour adolescents ?

J’aime beaucoup écrire pour les enfants, comme enseignante au primaire, ils furent ma première inspiration. Alors, ils occuperont toujours une place dans mon imaginaire. Mais j’aime tout autant écrire pour les plus vieux. À ce sujet, j’ai un très beau projet de littérature pour adultes sur la « planche à dessin ». À suivre !

Quel message aimeriez-vous transmettre aux jeunes lecteurs qui découvriront votre prochain roman ?

La confiance en soi. Croire en soi et en ses possibilités. Un petit caillou brillant d’un éclat particulier n’a aucun pouvoir de changer les choses. Mais nous, avec ce qu’on est, qui on est, possédons beaucoup de possibilités.

De toutes les histoires que vous avez publiées, y en a-t-il une qui a été plus difficile qu’une autre à réaliser ? Pourquoi ?

Ma première histoire : La cabane dans l’arbre, publiée chez Bayard Jeunesse. Elle raconte l’histoire vraie d’un élève à qui j’ai enseigné. Un enfant souffrant d’un trouble de l’attachement. Un enfant terriblement carencé au point de vue affectif, que j’ai accompagné du mieux que j’ai pu, mais pour lequel j’aurais aimé faire tellement plus ! À la fin des classes, j’ai écrit son histoire. Ce fut un exercice thérapeutique dont j’avais besoin et qui m’a fait du bien. Le fait qu’il soit publié m’amène à espérer que des enfants, vivant les mêmes difficultés que lui, trouvent à sa lecture un certain apaisement.

Est-ce qu’une de vos histoires a subi des changements significatifs depuis sa première ébauche ?

Justement, cette histoire. Le titre que j’avais choisi était : Le petit garçon qui avait un gros trou dans le ventre. On a changé ce titre pour : La cabane dans l’arbre. On me disait que personne n’achèterait un roman jeunesse avec un tel titre. On a également enlevé des personnages, changé des intrigues… Il est vrai que c’était mon premier roman, j’avais et « j’ai encore » mes classes à faire !

Travaillez-vous actuellement sur de nouveaux projets autres qu’Un caillou tombé du ciel ?

Oui, un roman adulte dont je suis fière et qui m’a amenée complètement ailleurs puisqu’il traite de paranormalité.

Également, une pièce de théâtre pour les 8 à 12 ans qui parle d’inclusion et de différences. Son titre : J’suis pas comme toi, pis après. Le « Théâtre de la petite école » présente actuellement dans plusieurs écoles du Québec, une première pièce que je leur ai écrite : Invente-moi un ami. Pièce qui s’est vu décerner le premier prix au concours : Le grand prix de la Culture Desjardins – volet éducation, en septembre 2022.

Comment avez-vous connu les Éditions Lo-Ély ?

Grâce à mon frère qui avait visité leur kiosque durant un marché de Noël, à Lachute. À son retour, il m’a téléphoné pour me parler du dynamisme et de l’esprit entrepreneurial de Tricia, qui l’avaient fortement impressionné.