Natif de l’Abitibi, Michel Bélisle est le huitième d’une famille de douze enfants. Installé à Gatineau depuis l’enfance, il connaît une belle carrière de charpentier-menuisier et de chargé de projet. À la retraite, il explore brièvement le domaine de l’enseignement, toujours en lien avec son métier. Son approche artistique et sa passion pour la lecture le mènent à l’écriture de romans pour ados. Son imagination et sa bonne connaissance des jeunes sont désormais ses nouveaux outils de travail.
Vous êtes passé du métier de charpentier-menuisier à celui d’écrivain pour adolescents. Qu’est-ce qui vous a poussé à franchir cette transition ?
J’ai toujours eu plein d’histoires en tête. Je crois que peu importe le métier que l’on pratique, le rêve d’écrire un livre peut un jour se concrétiser. J’en ai la preuve. Pour ce qui est des ados, j’ai déjà participé à des camps de vacances où j’ai eu de nombreuses occasions d’échanger avec eux. Ces expériences m’ont permis de mieux comprendre leurs réactions et leurs émotions face à certaines situations.
Le hockey semble jouer un rôle clé dans l’intrigue. Pourquoi avez-vous choisi ce sport ?
Parce que le hockey est axé sur la discipline, l’esprit d’équipe et le dépassement de soi. Bien que le talent contribue à la performance, la détermination d’atteindre un rêve, elle, agit en tant que déclencheur de succès. Dans mon roman, Sam a bien compris cette notion. Pour Fred, je vous laisse le découvrir.
Votre nouveau roman aborde des thèmes comme la quête de liberté, la recherche d’identité, et les relations familiales. Qu’est-ce qui vous a inspiré cette histoire ?
Comme je suis né dans une famille nombreuse, j’ai voulu pondre une histoire à l’opposé de la mienne : un père, seul avec son fils. Ensuite, je suis parti du principe que savoir d’où l’on vient est un besoin fondamental chez l’humain. C’est pourquoi la situation familiale de Sam le pousse vers une recherche de vérité, mais aussi de liberté. En revanche, dans cette fiction, j’ai voulu faire la distinction entre l’insouciance de l’adolescence et l’aplomb de l’adulte responsable.
L’histoire explore également la tromperie et la délinquance. Comment traitez-vous ces sujets de manière à rester accessible pour un jeune public ?
Mes personnages principaux ont 17 ans au début du roman. Étant donné que des jeunes de 11 ou 12 ans voudront le lire, j’espère que l’intrigue agira sur eux à titre de drapeau rouge concernant l’idée d’une liberté très risquée. Il faut voir que les tromperies commises par Sam et Fred leur feront frôler la délinquance et l’itinérance. J’ai donc voulu qu’à chaque faux pas, mes deux grands gars en tirent une leçon.
Écrivez-vous en suivant un plan bien défini ou laissez-vous vos personnages guider l’histoire ?
Un peu des deux. Au départ, je voulais écrire un roman qui traite à la fois de recherche parentale, d’itinérance et de hockey. Ce que j’ai réussi à faire. Au fil de l’écriture, j’ai ajouté une belle histoire d’amour et un clin d’œil au métier de la construction. Chaque chapitre apporte son lot de surprises. Je parie que les adultes qui le liront vont y trouver un intérêt. Sans être scientifique, ce roman peut aider certains parents à mieux comprendre leur ado et ainsi l’aider à se réaliser.
Y a-t-il des auteurs ou des livres qui vous ont particulièrement marqué et influencé dans votre parcours ?
Oui, l’ingéniosité d’une J.K. Rowling, la sensibilité d’un Michel Jean, les intrigues mêlées d’Histoire d’un Ken Follett, les drames bien ficelés d’un Rick Mofina, Martin Michaud, Patrick Senécal, et dernièrement, Justine Fortin. J’aime la multiplicité des livres, ce qui fait courber le dos des rayons de ma bibliothèque sous le poids des mots, hi hi !
Que souhaitez-vous que les lecteurs retiennent de cette nouvelle aventure de Sam et Fred ?
Premièrement, l’importance de la famille, des vrais amis et des bienfaits du hockey. Deuxièmement, reconnaitre que la supercherie est semblable à un pédalo qui s’engage vers un rapide. Il est ensuite très difficile de pédaler à reculons vers les eaux calmes. Finalement, que la vie nous envoie des signes auxquels il faut s’accrocher.
Avez-vous des rituels ou des habitudes spécifiques qui vous aident à écrire ?
J’écris toujours en me berçant, mon ordinateur portable sur mes genoux. J’aime écrire le matin, dans le silence d’une pièce bien éclairée. Aussi, j’aime laisser mijoter des idées dans ma tête lorsque je marche dans les rues de mon quartier.
Avez-vous déjà des idées ou des projets pour un futur roman ?
J’ai déjà écrit un manuscrit pour les 8 à 10 ans qui va en surprendre plusieurs.
Actuellement, j’ai un titre en tête pour un nouvel ouvrage, mais l’histoire n’est pas encore assez définie dans mon esprit. Rien ne presse. Un jour, mes personnages et l’action finiront par se rencontrer dans un premier chapitre, et ensuite…
Si vous pouviez donner un conseil à un jeune qui rêve d’écrire, quel serait-il ?
D’oser. De croire en vous et de ne pas avoir peur de faire des erreurs, des fautes, des incohérences. Mais avant tout, de lire. De lire beaucoup. Lire des auteurs et des autrices qui vous inspirent.